Page:Ballanche - Vision d’Hébal.djvu/10

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tonnait point de cet ascétisme de l’Inde, qui va jusqu’à l’absorption la plus complète de l’homme dans sa cause ; alors la mémoire de faits personnels était remplacée par le souvenir des faits universels, et le temps mobile devenait l’immobile éternité.

Les thaumaturges qui ont paru dans les grandes époques de transformation pour le genre humain, les sibylles de la gentilité, les druidesses de la Gaule furent peut-être en contact immédiat avec cette chaîne mystérieuse des destinées humaines dont tous les anneaux sont continus et tiennent l’un à l’autre : Hébal avait quelque raison de croire à de telles prérogatives.

Il se sentait quelquefois dans une vie antérieure, qui se mêlait aux origines de l’univers, et son ame s’émerveillait des merveilles de l’œuvre insondable de la création.

Ainsi il se sentait ayant une existence réelle dans le passé, il se sentait assimilé à l’humanité antérieure, enfin il se sentait devenu