Page:Ballanche - Vision d’Hébal.djvu/31

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se balançant sur un axe qui est tantôt à l’équateur, tantôt au pôle. Et pendant que de grands reptiles viennent ensuite se glisser en liberté parmi ces effrayantes solitudes, pendant que, plus tard, de terribles quadrupèdes règnent sans partage, pendant que la lumière arrive à des yeux dépourvus d’intelligence, que l’air est respiré par des organes qui ne savent pas en faire des sons empreints de la pensée, où est l’homme, où est l’essence humaine ?

L’homme n’existe pas. L’essence humaine est dans la pensée de Dieu.


ANTISTROPHE.

Or la pensée divine voulut produire l’homme. Ici la pensée humaine éperdue se réfracte dans un dogme comme la lumière dans un prisme, et pourtant le dogme doit réfléchir la nature intime et transcendentale de l’homme. L’épopée idéale affirme un fait mystérieux