Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/127

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1002. Ce chagrin et cette crainte étaient devenus plus grands pour nous, après la mort du puissant guerrier Çalya. Et, n’espérant plus la victoire,

1003. Détruits et taillés en pièces par des flèches aiguës, ayant leurs plus grands guerriers tués, après que le roi de Madra eût été abattu, les soldats s’enfuyaient de peur.

1004. Montés, qui sur des chevaux, qui sur des éléphants, qui sur des chars, les grands guerriers couraient avec rapidité, ainsi que les fantassins.

1005. Après que Çalya eût été tué, les éléphants de combat, pareils à des montagnes, au nombre de deux mille, excités de l’aiguillon et du gros orteil, couraient (droit) devant eux,

1006. Ô excellent Bharatide, les tiens s’enfuyaient du combat dans toutes les directions, et nous voyions les fuyards haletants, frappés par les flèches.

1007. Les voyant en déroute, leur orgueil abattu, leur cause perdue, les Pâñcâlas et les Pândouides, avides de la victoire, les attaquaient.

1008. Les cris, le bruit des flèches, les nombreux rugissements et le son des conques des héros, étaient terribles.

1009. A la vue de l’armée Kourouide, tremblante de crainte et mise en fuite, les Pâñcâlas et les Pândouides se disaient les uns aux autres :

1010. Aujourd’hui le roi Youdhishthira, ferme dans la vérité, a tué ses ennemis. Aujourd’hui, Douryodhana a vu diminuer sa brillante fortune royale.

1011. Aujourd’hui, le souverain des hommes, Dhritarâshha, entendant dire que son fils est tué, tombera, affligé sur la terre. (Il faut que) les fautes s’expient.