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terre donnée par toi, car il n’est pas considéré comme du devoir des Kshatriyas (de recevoir) des faveurs.

1800. Je ne voudrais pas de la terre entière donnée par toi, mais j’en serai le maître quand je t’aurai vaincu dans la lutte.

1801. Et comment veux-tu donner la terre, toi qui n’en es plus le maitre ? Pourquoi ne me fut-elle pas accordée par toi, jadis,

1802. En vue de l’apaisement et (du bonheur) de la famille, comme le méritaient ceux qui la réclamaient ? Après avoir refusé le Vrishnien, qui possède une grande puissance,

1803. Pourquoi la cèdes-tu maintenant ? Quelle est ta folie ? Quel roi consentirait à abandonner la terre, (quand il est) attaqué (par ses ennemis).

1804. Ô descendant de Kourou, tu n’es plus aujourd’hui le maître de donner la terre, ou de la ravir par force. Comment veux-tu (donc) la donner ?

1805, 1806. Mais, après m’avoir vaincu au combat, sois en le roi. Si jadis tu n’abandonnais pas ce qui peut tenir de terre sur la pointe d’une aiguille, ô Bharatide, comment (oses-tu) donc (me) l’offrir (tout entière), ô maître des hommes.

1807. Jadis, tu n’abandonnais point la pointe d’une aiguille ! Comment cèdes-tu maintenant (toute) la terre ? Après t’être emparé de la souveraineté et avoir gouverné le monde,

1808. Quel est le fou qui consentirait à céder ses états à ses ennemis ? Mais toi, dont la folie a égaré l’esprit, tu ne t’aperçois pas (de ton propre égarement).

1809-1811. Il faut que tu meures, quand bien même