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1896. Bhîma est fort, Souyodhana est adroit. (Quand) le fort (combat) contre l’adroit, dit-on, c’est l’adroit qui triomphe.

1897. Ô roi, celui-ci, (qui est) notre ennemi, a été mis par toi dans (une bonne) voie. Tu te trouves toi-même dans une situation difficile, et nous sommes mis en danger.

1898. Qui donc, après avoir vaincu tous ses ennemis, pourrait (consentir à) se laisser ravir, par un seul adversaire tombé dans le malheur, la royauté acquise (avec tant de peines) ?

1899. Je ne vois, en vérité pas, dans le monde entier, celui qui, fût-ce un immortel, serait aujourd’hui capable de triompher, dans un combat contre Douryodhana, la massue à la main.

1900. Ni toi, ni Bhîma, ni Sahadeva, ni Nakoula, ni Phâlgouna, n’êtes capables (de le) vaincre (dans un combat) régulier. Certes, le roi Douryodhana est adroit.

1901. Comment as-tu (pu) dire : « Combats (tes) ennemis à la massue et sois roi quand tu auras tué un seul d’entre nous ? »

1902. Car, (même) s’il a affaire à Vrikodara, notre victoire est douteuse, si nous combattons régulièrement ; ce (prince), fort, est, en effet, adroit (en même temps).

1903. Mais tu as dis : Tu seras roi si tu tues un seul d’entre nous. Certes, cette lignée de Pândou et de Kountî ne possédera pas la royauté.

1904. (Elle est) vouée à la mendicité ou au séjour perpétuel dans les bois.

1905. Bhîmasena dit : Ne te désespère pas, ô meurtrier de Madhou. Je finirai aujourd’hui cette guerre si difficile à terminer.