Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/285

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rishis, le descendant de Kouçika, marmottant des prières, et offrant un sacrifice, la Sarasvatî pensa :

2385. « Voilà précisément l’occasion. » Ainsi dit alors la meilleure des rivières. Elle se mit à emporter ses rives dans son élan.

2386. Maitrâvarouni fut atteint par ce débordement, et quand il eut été atteint, il loua la Sarasvatî, ô roi :

2387. « Ô Sarasvatî, tu proviens des eaux de Pitâmaha et tes flots immenses remplissent le monde entier.

2388. Toi-même, ô déesse, traversant l’éther, tu verses l’eau dans les nuages et nous pensons que toutes les eaux (proviennent) de toi.

2389. Tu es la prospérité, la splendeur, la renommée, la perfection, (la déesse) Oumâ (elle-même), aussi. Tu es la parole, le cri de Svâhâ (bénédiction). Ce monde (entier) dépend de toi.

2390. Tu résides dans tous les êtres, de quatre façons. » La Sarasvatî, ô roi, louée ainsi par le grand rishi,

2391. Apporta ce prêtre près de l’ermitage de Viçvâmitra, à qui elle fit voir à plusieurs reprises le mouni.

2392. Plein de colère, (Viçvâmitra) chercha une arme pour tuer Vaçishtha, que lui amenait la Sarasvatî,

2393. Mais en le voyant enflammé de courroux, la rivière se hâta de remporter Vaçishtha vers la région orientale, de peur d’être complice du meurtre d’un brahmane,

2394. Accomplissant les commandements de tous les dieux et trompant (la rage) du fils de Gâdhi. Alors, en voyant remporter Vaçishtha, le plus grand des rishis,

2395. Viçvâmitra, chagrin et irrité, dit avec impatience : « Ô la meilleure des rivières, puisque tu es repartie, en me trompant.