Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/356

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par de grandes et terribles austérités, honorait jadis les pitris et les dieux par le jeûne.

2985. Or, ô roi, elle passa un long temps dans un ascétisme rigoureux. Cette femme irréprochable, quoique accordée par son père, ne voulait pas se marier.

2986. Elle ne voyait pas, (dans le monde entier), un mari digne d’elle. Ayant fatigué son corps par de terribles austérités,

2987. Elle se plut à adorer les pitris et les dieux, dans le bois solitaire. Se considérant comme ayant atteint son but, fatiguée,

2988. Affaiblie par la vieillesse et par l’ascétisme au point de ne pouvoir mettre un pied devant l’autre,

2989. Elle songea à passer dans l’autre monde. Mais Nârada, la voyant désirer la délivrance (finale), lui dit :

2990. « Ô femme sans péché, comment les mondes supérieurs t’échoiraient-ils, à toi, qui (es restée) fille et ne t’es pas mariée ? Voilà ce que nous avons entendu dire dans le monde des dieux, ô femme aux grands vœux.

2991. Tu as pratiqué un grand ascétisme, mais tu n’as pas conquis les mondes (supérieurs). » Après avoir entendu cette parole de Nârada, elle dit dans l’assemblée des rishis :

2992. 2993. « J’offre la moitié de mon ascétisme à un époux (qui voudra me donner la main), ô excellents. » Quand elle eut ainsi parlé, le rishi Prâkçringavant, fils de Gâlava, lui prit la main et lui fit cette proposition : « Ô pure, je consentirai à toucher aujourd’hui ta main,

2994. Si je dois passer avec toi une seule nuit. » - « Soit », répondit-elle, après avoir entendu (ce qu’il lui avait dit), puis elle lui donna la main.