Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/217

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739. Dès que, ô Krishna, tu t’en retournas à Oupaplavya sans avoir mené à bien ton désir (de pacification), dès lors, à mes yeux, mes vaillants fils étaient tués.

740. Le sage fils de Çântanou et Vidoura me dirent alors : « Ne concentre pas ton affection sur tes fils. »

741. Ô mon ami, la prévision de ces deux hommes ne pouvait pas être fausse ! Bientôt, ô Janârdana, mes fils ont été réduits en cendres.

742. Vaiçampâyana dit : Après avoir ainsi parlé, Gândhârî s’affaissa à terre, évanouie par l'effet du chagrin, la douleur lui ayant enlevé la connaissance et la fermeté l’ayant abandonnée, ô Bharatide.

743. Puis, saisie de colère, plongée dans le chagrin (que lui causait la mort) de ses fils, les sens (encore) troublés, Gândhârî accusa le Çaurien (Krishna descendant de Çauri), des malheurs qui lui étaient arrivés.

744. Gândhârî dit : « Ô Krishna, les Pândouides et les Dhritarâshtrides se sont détruits les uns les autres. Pourquoi es-tu resté (simple) spectateur, pendant qu’ils périssaient, ô Janârdana ?

745. Tu es puissant, tu as de nombreux serviteurs, une grande armée, tu étais capable (d’agir). Tes paroles étaient écoutées par les deux (partis).

746. Ô meurtrier de Madhou, puisque, (impassible), tu as regardé la destruction des Kourouides, désirée par toi, reçois-en la récompense ; ô guerrier aux grands bras,

747. Si, en obéissant à mon mari, j’ai acquis quelque (mérite) par un ascétisme diffîcile à pratiquer, (j’en profiterai pour) te maudire, ô porteur du disque et de la massue.

748. Govinda, puisque tu as été le spectateur (impas-