Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/327

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trous, et la terre engloutit ces deux (hommes), le roi qui ne combat pas et le brahmane qui ne va pas dans les forêts (sur la fin de sa vie, pour y mener la vie ascétique). »

666. On rapporte aussi qu’en brandissant la verge du châtiment, le râjarshi Soudyoumna atteignit la plus haute perfection, comme Daksha, fils de Pracetas.

667. Youdhishthira dit : Ô adorable, par quelles actions le roi Soudyoumna acquit-il la plus haute perfection ? Je désire entendre (rhistoire) de ce roi.

668. Vyâsa dit : On raconte à ce sujet cette ancienne légende. Çankha et Likhita étaient deux frères, (ascètes) aux vœux fermes .

669. Leurs maisons étaient charmantes, chacune en son particulier. Elles étaient entourées d’arbres toujours chargés de fleurs et de fruits, (et situées) le long de la (rivière) Bâhoudâ.

670. Un jour, par suite de ce (voisinage), Likhita se rendit à l’ermitage de Çankha, qui était sorti (pour se promener) à sa fantaisie.

671. Likhita, s’étant approché de l’ermitage de son frère Çankha, fit tomber des fruits mûrs à point.

672. Ce brahmane, sans arrière-pensée, les ramassa et se mit à les manger. Au moment où il les mangeait, Çankha rentra

673. Et dit à son frère, qui était en train de manger : « Où as -tu pris ces fruits, et pour quelle raison les manges-tu ?»

674. Celui-ci s’approcha de son aîné, le salua, et lui dit en souriant : « Je les ai pris ici-même. »

675. Çankha, en proie à une violente colère, lui répondit : « Tu as commis un vol, en t’emparant de ces fruits.