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censuré ? (Sût-il) acquérir (tout) ce que possèdent les immortels, les richesses ne le rendraient pas heureux.

791. À ce sujet, ceux qui se souviennent du temps passé, rappellent un hymne chanté à l’occasion du sacrifice. C’est la triade (des védas), à laquelle on a recours dans le monde, quand il s’agit d’offrir les sacrifices :

792. « La richesse a été créée pour le sacrifice et l’homme a été créé pour sacrifier. C’est pourquoi les richesses doivent être employées aux sacrifices seuls. Il n’est pas convenable de s’en servir pour le plaisir. »

793. Ô fils de Kountî, (toi qui es) le meilleur des hommes riches, le créateur donne la richesse aux mortels, dans son intérêt, et en vue du sacrifice. Sache qu’il en est ainsi.

794. Aussi les hommes (sages) savent qu’elle (n’appartient d’une manière) certaine à personne. C’est pourquoi, dans ce monde, le croyant l’abandonne, et offre des sacrifices.

795. On a prescrit d’abandonner les biens mêmes que l’on a acquis, et non de les dépenser en jouissances. À quoi bon accumuler des richesses ? Le (véritable) intérêt consiste en quelque chose de plus important.

796. Les hommes peu sages, qui donnent à ceux qui se sont écartés de leur devoir, se nourrissent d’excréments pendant cent ans dans l’autre monde.

797. Par suite de la difficulté de discerner celui qui est digne, de celui qui est indigne (de bienfaits), le devoir de la libéralité est difficile à (bien) remplir, (en sorte que souvent) l’on donne à celui qui est indigne, et qu’on ne donne pas à celui qui est digne (de libéralité).

798. Quand on a acquis des richesses, il faut éviter deux écueils : donner à celui qui ne le mérite pas, et ne pas donner à celui qui le mérite.