Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/117

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aussi d’une seule voix que Maillie était menacée par cette expérience d’avoir plus tard un mari jaloux. Le fermier veuf avait bu, je crois, un peu plus que de raison.

« Jaloux ! jaloux ! » s’écria-t-il.

Il croyait voir dans cette déclaration de ses camarades une allusion malveillante à sa propre histoire.

« Moi, continua Muirland en vidant un pot d’étain rempli de whiskey qui en couvrait les bords, j’aimerais mieux cent fois épouser le spunkie que de me marier une seconde fois. J’ai su ce que c’était que de vivre enchaîné ; autant vaudrait rester emprisonné dans une bouteille fermée hermétiquement, avec un singe, un chat ou le bourreau pour compagnons. J’ai été jaloux de ma pauvre Tuilzie : j’avais tort peut-être ; mais comment, je vous le demande, n’être pas jaloux ? Quelle est la femme qui ne demande pas une continuelle surveillance ? Je ne dormais pas la nuit, je ne la quittais pas pendant le jour entier ; je ne fermais pas l’œil un instant. Les affaires de ma ferme allaient mal ;