Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/146

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bien faire quelque chose pour elle. Aussi bien la Ripiena vieillit beaucoup. Je ne sache rien dans le monde dont on se lasse aussi vite que d’un contr’alto. — Et puis, ajoutait le secrétaire, il n’est pas jusqu’aux circonstances de son début qui donnent à ce sujet un attrait tout-à-fait piquant et romanesque. Son père est un juif à principes, qui voulait la marier à un marchand de chevaux, plutôt que de la laisser devenir la Terpsichore de l’Allemagne. Elle procède de par une vocation. Avant de monter sur la scène, elle a bravement rompu avec toute sa famille ; aussi jurerais-je sur mon ambassade à venir qu’elle ira plus loin qu’aucune des célébrités dansantes de la chrétienté… — Silence ! interrompit l’ambassadeur ; je vois là-bas le chargé d’Espagne qui cause avec le conseiller intime. Laissez-moi observer leurs figures ; j’ai dans l’idée qu’ils trament quelque chose. » Un peu après, l’ouverture commença, la toile fut levée, et des nymphes et des amours firent l’exposition de la pièce, en dansant avec des guirlandes, ce qui laissa comprendre aux spectateurs que c’étaient des nymphes et des amours qui dansaient avec des guirlandes. A la troisième scène parut Sara. C’était une grande fille, aux cheveux