Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/152

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pas de deux ; sur le matin elle rendit le dernier soupir. Le lendemain, Sara la danseuse était étendue entre deux lits de terre, et les vers commençaient leur travail.

Voilà qui était bien pour ce monde-ci, reste à savoir ce qui allait se passer dans l’autre.

Aussitôt que l’âme de Sara se fut séparée de son corps, elle commença à s’avancer à travers des régions infinies et solitaires où elle eut peur de sa solitude.

À la fin elle arriva devant son juge, qu’elle n’osa jamais contempler face à face, et son jugement commença.

« Âme que j’avais faite à mon image, d’où viens-tu ? »

L’âme répondit : « Je reviens d’en bas.

— Le temps que je t’avais donné à y passer, qu’en as-tu fait ?

— Il fut bien court, reprit l’âme.