Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/156

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fit une horrible contorsion) m’envoie vers vous pour que vous fassiez de moi ce qu’il vous plaira. »

Et l’âme aurait voulu mentir qu’elle ne l’aurait pas pu, car son arrêt la condamnait à se dénoncer elle-même, et il fallait que son arrêt fût accompli.

Lors Satan, dans un jour de familiarité, daigna consulter les démons qui avaient amené l’âme de Sara, et il leur dit : « Qu’en ferons-nous ?

— Pendons-la par les pieds ! dit le premier ; ainsi elle sera punie par où elle a péché.

— Commun ! dit le maître, et il passa à un autre avis.

— Moi, dit le second, je propose ma fameuse mixture : huile bouillante, un baril ordinaire, bonne partie de soufre et de plomb, argent et bronze en fusion, servez chaud et faites infuser la coupable… »

La pauvre âme en délibération eut une mortelle frayeur en entendant parler de cette cuisine e