Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/199

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s’était rendue chez moi ; mais dans le premier moment, son absence me surprit. Craint-elle, me dis-je, de retrouver un fils malheureux, et a-t-elle à se reprocher de n’avoir pas prévenu ma douleur par des conseils assez sévères et une surveillance assez attentive ? Hélas ! j’étais injuste, et j’oubliais que le premier mouvement d’une mère est de s’élancer chez un fils souffrant.

»Je m’étendis sur un sofa, et j’attendis avec angoisses. A l’instant où je me levais pour aller à sa recherche, ma mère entra, et quelques minutes après on annonça lord Barndale, père de Marie. Ma mère n’avait eu que le temps de prononcer ces paroles :

» — Je viens de chez vous : votre femme est partie dans une voiture de louage, sans dire où elle allait.

»Lord Barndale venait aussi de ma maison ; il y avait sur sa figure une expression de résolution et de douleur.

— »J’ai pensé, monsieur, me dit-il, à tout ce que