Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/215

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y était plus.

Mon arrière-grand-père sortit alors de chez le luthier, et le lendemain il partit de la ville, sans s’être autrement occupé de lui.

Trois ans après, durant un nouveau séjour qu’il fit à Brème, ayant eu occasion de repasser dans la même rue, il remarqua que la boutique du luthier était fermée ; sur les volets, qui en plus d’un endroit portaient des traces d’effraction, de grandes croix rouges avaient été tracées. Cette circonstance ayant attiré son attention, le soir, à souper, il en parla à son hôte, qui était l’un des magistrats de haute police de la ville, et lui raconta, sans dire toutefois son rendez-vous manqué, l’étrange accueil qu’il avait reçu dans cette même boutique, trois ans auparavant. A son tour, le magistrat lui conta l’histoire que l’on va lire.

L’homme auquel vous avez eu affaire, lui dit-il, s’appelait Tobias Guarnerius ; à grande peine il faisait vivre de son travail la vieille femme que vous avez vue : c’était sa mère, avec laquelle il vivait depuis la mort de sa