Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

peignirent tout le despotisme, l’impatience, la volonté de cet homme.

Rosina pâlit, mais elle se leva, passa derrière nous, et rejoignit le colonel.

Tous mes camarades gardèrent un profond silence ; mais moi, malheureusement, je me mis à rire après les avoir tous regardés, et mon rire se répéta de bouche en bouche.

Tu ridi ?… dit le mari.

— Ma foi, mon camarade, lui répondisse en redevenant sérieux, j’avoue que j’ai eu tort… Je te demande mille fois pardon, et si tu n’es pas content des excuses que je te fais, je suis prêt à te rendre raison…

— Ce n’est pas toi qui as tort, c’est moi !… reprit-il froidement.

Là-dessus, nous nous couchâmes dans la salle ; et bientôt nous nous endormîmes tous d’un profond sommeil.

Le lendemain, chacun, sans éveiller son voisin, sans chercher un compagnon de voyage, se mit en route à sa fantaisie, avec cette espèce d’égoïsme qui