Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/89

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lèverait sur ces pauvres diables. Ce compère-là est capable de les faire révolter, pour se donner le plaisir de mitrailler une sédition populaire…

— Pourquoi n’allaient-ils plus au café ?… mon colonel, lui demandais-je.

Le colonel me regarda.

— Vous arrivez… à ce que je vois, me répondit-il. Eh bien ! voilà le fait. Ce diable de Rusca ne s’amusait-il pas, le soir, à allumer sa pipe, au cercle, devant ces pauvres gens, avec les billets de florins qu’il leur arrachait le matin !… Il faut que ce soit encore un bien bon peuple, ces Allemands, pour qu’aucun d’eux ne lui ait tiré un coup de pistolet… Heureusement, nous partirons demain ; nous n’attendions que vous…

— Il paraît, lui dis-je, que votre général n’est pas commode ?…

— C’est un excellent militaire… répliqua-t-il, et il entend particulièrement la guerre que nous allons faire. Il a été médecin dans la partie de l’Italie qui avoisine les montagnes du Tyrol, et il en con