Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/94

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— Ah ! dit-il en m’interrompant, tu es sorti de cette école où l’on raisonne ?… Je vais t’apprendre à clocher avec les boiteux…

— Quels sont vos ordres, lui demandais-je ?

— Viens les prendre ce soir à huit heures !…

Et nous nous quittâmes. Ce commencement de relations ne promettait rien de bon.

A huit heures, après avoir dîné, je me présentai chez le général que je trouvai buvant et fumant en compagnie de son aide-de-camp, du colonel et d’un Allemand qui paraissait être un personnage de Clagenfurth. Rusca me reçut civilement, mais il y avait toujours une teinte d’ironie dans son discours. Il m’invita fort courtoisement à boire et à fumer ; je ne bus guère que deux verres de punch et fumai trois cigares.

— Demain nous partirons à sept heures, et devrons être en vue de Brixen dans la journée, il faut entamer ces gens-là vivement.

Je me retirai. Le lendemain, je crus m’éveiller à six heures, il était neuf heures passées. Rusca m’avait sans doute mis quelque drogue dans mon verre, et je