Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 18.djvu/677

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Un ami de Ferdinand. ─ Mais elle aime beaucoup son mari. Adolphe est, d’ailleurs, un homme très-distingué, plein d’expérience.

Une amie de madame Fischtaminel. ─ Il adore sa femme. Chez eux, point de gêne, tout le monde s’y amuse.

Monsieur Foullepointe. ─ Oui, c’est une maison fort agréable.

Une femme dont on dit beaucoup de mal. ─ Caroline est bonne, obligeante, elle ne dit de mal de personne.

Une danseuse qui revient à sa place. ─ Vous souvenez-vous comme elle était ennuyeuse dans le temps où elle connaissait les Deschars ?

Madame Fischtaminel. ─ Oh ! elle et son mari, deux fagots d’épines… des querelles continuelles (Madame Fischtaminel s’en va.)

Un artiste. ─ Mais le sieur Deschars se dissipe, il va dans les coulisses ; il paraît que madame Deschars a fini par lui vendre sa vertu trop cher.

Une bourgeoise, effrayée pour sa fille de la tournure que prend la conversation. ─ Madame de Fischtaminel est charmante ce soir.

Une femme de quarante ans, sans emploi. ─ Monsieur Adolphe a l’air aussi heureux que sa femme.

La jeune personne. ─ Quel joli jeune homme que monsieur Ferdinand ! (Sa mère lui donne vivement un petit coup de pied) ─ Que me veux-tu, maman ?

La mère. ─ (Elle regarde fixement sa fille.) On ne dit cela, ma chère, que de son prétendu, monsieur Ferdinand n’est pas à marier.

Une dame très-décolletée, à une autre non moins décolletée ─ (Sotto voce.) — Ma chère, tenez, la morale de tout cela, c’est qu’il n’y a d’heureux que les ménages à quatre.

Un ami, que l’auteur a eu l’imprudence de consulter. ─ Ces derniers mots sont faux.

L’auteur. ─ Ah ! vous croyez ?

L’ami, qui vient de se marier. ─ Vous employez tous votre encre à nous déprécier la vie sociale, sous le prétexte de nous éclairer !… Eh ! mon cher, il y a des ménages cent fois, mille fois plus heureux que ces prétendus ménages à quatre.