Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que toi pour protecteur : tu vas garder mon secret jusque dans l’éternité. (À Quinola.) Fais que Monipodio gagne la pleine mer, et qu’il y engloutisse le navire à l’instant.

QUINOLA.

Ah ça ! voyons, entendons-nous ? qui de vous ou de moi perd la tête ?

FONTANARÈS.

Obéis !

QUINOLA.

Mais, mon cher maitre…

FONTANARÈS.

Il va de ta vie et de la mienne.

QUINOLA.

Obéir sans comprendre ; pour une première fois, je me risque.

(Il sort.)

Scène V.

Les mêmes, moins QUINOLA.
FONTANARÈS, à don Frégose.

Monseigneur, laissons de côté la question de priorité qui sera facilement jugée ; il doit m’être permis de retirer ma tête de ce débat, et vous ne sauriez me refuser le procès-verbal que voici, car il contient ma justification auprès du roi d’Espagne, notre maître.

DON RAMON.

Ainsi vous reconnaissez mes titres ?…

FONTANARÈS.

Je reconnais tout ce que vous voudrez, même que O plus O est un binôme.

DON FRÉGOSE, après s’être consulté avec le grand inquisiteur.

Votre demande est légitime. Voici le procès-verbal en règle, nous gardons l’original.

FONTANARÈS.

J’ai donc la vie sauve. Vous tous ici présents, vous regardez don Ramon comme le véritable inventeur du navire qui vient de marcher par la vapeur en présence de deux cent mille Espagnols.

TOUS.

Oui…

(Quinola se montre.)