Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/246

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JULES.

Vous avez de l’esprit comme un ange… Je me fie à vous… mais songez qu’il faut sortir d’ici, sur-le-champ, tous deux; et je vous jure sur l’honneur qu’il n’en résultera rien que de bon pour vous.


Scène III.

PAMÉLA, GIRAUD et MADAME GIRAUD.
PAMÉLA.

C’est décidément un homme en danger… et qui m’aime… deux raisons pour que je m’intéresse à lui !

MADAME GIRAUD.

Eh bien ! Paméla, toi, la consolation de tous nos malheurs, l’appui de notre vieillesse, notre seul espoir !

GIRAUD.

Une fille élevée dans des principes sévères.

MADAME GIRAUD.

Te tairas-tu, Giraud ?… tu ne sais ce que tu dis.

GIRAUD.

Oui, madame Giraud.

MADAME GIRAUD.

Enfin, Paméla, tu étais citée dans tout le quartier, et tu pouvais devenir utile à tes parents dans leurs vieux jours !…

GIRAUD.

Digne du prix de vertu !…

PAMÉLA.

Mais je ne sais pas pourquoi vous me grondez ?

MADAME GIRAUD.

Joseph vient de nous dire que tu cachais un homme chez toi.

GIRAUD.

Oui… une voix.

MADAME GIRAUD.

Silence, Giraud !… Paméla, n’écoutez pas votre père !

PAMÉLA.

Et vous, ma mère, n’écoutez pas Joseph.

GIRAUD.

Que te disais-je dans l’escalier, madame Giraud ? Paméla sait combien nous comptons sur elle… elle veut faire un bon mariage, autant pour nous que pour elle ; son cœur saigne de nous voir