Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/265

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cœur, vous et votre Paméla, vous pourrez m’aider à le sauver ; car il y va de le laisser ou de l’enlever à l’échafaud.

BINET.

Monsieur, n’allez pas dire un mot à Paméla ; elle est au désespoir.

DUPRÉ.

Pourtant il faut faire en sorte que je la voie ce matin.

BINET.

Je lui ferai dire par son père et sa mère.

DUPRÉ.

Ah ! il y a un père et une mère ? (À part.) Cela coûtera beaucoup d’argent. (Haut.) Qui sont-ils ?

BINET.

D’honorables portiers.

DUPRÉ.

Bon !

BINET.

Le père Giraud est un tailleur ruiné.

DUPRÉ.

Bien. Allez les prévenir de ma visite. et sur toute chose, le plus profond secret, ou vous sacrifiez monsieur Jules.

BINET.

Je suis muet.

DUPRÉ.

Nous ne nous sommes jamais vus.

BINET.

Jamais.

DUPRÉ.

Allez.

BINET.

Je vais…

(Il se trompe de porte.)
DUPRÉ.

Par là.

BINET.

Par là, grand avocat… Mais permettez-moi de vous donner un conseil un petit bout de déportation ne lui ferait pas de mal, ça lui apprendrait à laisser le gouvernement tranquille.