Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/274

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MADAME GIRAUD, amenant Giraud près de Paméla.

Après ça, écoute… Elle l’aime, ce garçon… bien sûr, il doit l’aimer aussi… Si elle faisait un sacrifice comme ça, ça mériterait bien qu’il l’épouse !

PAMÉLA, vivement.

Jamais. (À part.) Ils ne le voudraient pas, eux !

DE VERBY, à mademoiselle du Brocard.

Ils se consultent !

MADAME DU BROCARD, bas, à de Verby.

Il faut absolument faire un sacrifice ! Prenez-les par l’intérêt… C’est le seul moyen !

DE VERBY.

En venant vous demander un sacrifice aussi grand, nous savions combien il devait mériter notre reconnaissance. La famille de Jules, qui aurait pu blâmer vos relations avec lui, veut remplir, au contraire, les obligations qu’elle va contracter envers vous.

MADAME GIRAUD.

Hein ? quand je te disais !

PAMÉLA, très-heureuse.

Jules ! il se pourrait ?

DE VERBY.

Je suis autorisé à vous faire une promesse.

PAMÉLA, émue.

Oh ! mon Dieu !

DE VERBY.

Parlez ! Combien voulez-vous pour le sacrifice que vous faites ?

PAMÉLA, interdite.

Comment ! combien !.. je veux… pour sauver Jules ? Vous voulez donc alors que je sois une misérable !

MADAME DU BROCARD.

Ah ! mademoiselle !

DE VERBY.

Vous vous trompez.

PAMÉLA.

C’est vous qui avez fait erreur ! Vous êtes venus ici, chez de pauvres gens, et vous ne saviez pas ce que vous leur demandiez… Vous, madame, qui deviez Je savoir, quels que soient le rang, l’éducation, l’honneur d’une femme est son trésor ! ce que dans vos familles vous conservez avec tant de soin, tant de respect, vous avez cru qu’ici, dans une mansarde, on le vendrait ! et vous vous