Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/279

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PAMÉLA.

Personne !

DUPRÉ.

Vous craignez !… voyons, je vous intimide… je n’ai pas votre confiance.

PAMÉLA.

Oh ! si Monsieur, je vous jure !… depuis que nous sommes à Paris, je n’ai pas quitté ma mère, et je ne songeais qu’à mon travail et à mon devoir… Ici, tout à l’heure, j’étais tremblante, interdite !… mais près de vous, Monsieur, je ne sais ce que vous m’inspirez, j’ose tout vous dire… Eh bien, oui, j’aime Jules ; je n’ai aimé que lui, et je le suivrais au bout du monde ! Vous m’avez dit de parler comme devant Dieu.

DUPRÉ.

Eh bien, c’est à votre cœur que je m’adresse !… accordez-moi ce que vous avez refusé à d’autres… dites la vérité ! à la face de la justice il n’y a que vous qui puissiez le sauver !… Vous l’aimez, Paméla ; je comprends qu’il vous en coûte d’avouer…

PAMÉLA.

Mon amour pour lui ?… Et si j’y consentais, il serait sauvé ?

DUPRÉ.

Oh ! j’en réponds !

PAMÉLA.

Eh bien ?

DUPRÉ.

Mon enfant !

PAMÉLA.

Eh bien… il est sauvé.

DUPRÉ, avec intention.

Mais… vous serez compromise…

PAMÉLA.

Mais… puisque c’est pour lui !

DUPRÉ, à part.

Je ne mourrai donc pas sans avoir vu de mes yeux une belle et noble franchise, sans calculs et sans arrière-pensée (Haut.) Paméla, vous êtes une bonne et généreuse fille.

PAMÉLA.

Je le sais bien… ça console de bien des petites misères, allez, Monsieur.