Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GIRAUD.

Il y a ce pauvre Joseph Binet qui est en danger aussi !… il ne sait pas que ma fille et nous sommes là ; mais, il y a trois jours, il est venu trouver votre domestique, dans un état à faire peur ; et comme c’est ici la maison du bon Dieu, il est caché ici dans un grenier !

DUPRÉ.

Faites-le descendre.

GIRAUD.

Il ne voudra pas, Monsieur ; il a trop peur d’être arrêté… On lui passe à manger par la chatière !…

DUPRÉ.

Il sera bientôt libre, je l’espère… j’attends une lettre qui doit nous rassurer tous.

GIRAUD.

Faut-il le rassurer ?

DUPRÉ.

Non, pas encore… ce soir.

GIRAUD, à sa femme.

Je m’en vas avec bien du soin jusqu’à la maison.

(Madame Giraud l’accompagne en lui faisant des recommandations ; elle sort par la gauche ; Paméla va pour la suivre.
DUPRÉ, la retenant.

Ce Binet… vous ne l’aimez pas ?

PAMÉLA.

Oh ! non, jamais !

DUPRÉ.

Et l’autre ?

PAMÉLA, après un moment d’émotion, qu’elle réprime aussitôt.

Je n’aimerai que vous ?…

(Elle va sortir. Bruit dans l’antichambre. Jules paraît.)

Scène II.

PAMÉLA, DUPRÉ, JULES.
JULES, aux domestiques.

Laissez moi, vous dis-je… il faut que je lui parle. (Apercevant Dupré.) Ah ! Monsieur !… Paméla, qu’est-elle devenue ?… est-elle libre, sauvée ?…

PAMÉLA, qui s’est arrêtée à la porte.

Jules !…