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ACTE TROISIÈME



Scène première.

GERTRUDE, seule d’abord ; puis CHAMPAGNE.
GERTRUDE, remonte elle-même une jardinière par le perron et la dépose dans la première pièce.

Ai-je eu de la peine à endormir ses soupçons ! Encore une ou deux scènes de ce genre, et je ne serai plus maîtresse de son esprit. Mais j’ai conquis un moment de liberté… Pourvu que Pauline ne vienne pas me troubler !… Oh ! elle doit dormir… elle s’est couchée si tard !… Serait-il possible de l’enfermer ?… (Elle va voir la porte de la chambre de Pauline.) Non !…

CHAMPAGNE, entrant.

M. Ferdinand va venir, Madame.

GERTRUDE.

Merci, Champagne. Il s’est couché bien tard, hier ?

CHAMPAGNE.

M. Ferdinand fait, comme vous le savez, sa ronde toutes les nuits, et il est rentré vers une heure et demie du matin. Je couche au-dessus de lui, je l’entends.

GERTRUDE.

Se couche-t-il quelquefois plus tard ?

CHAMPAGNE.

Quelquefois, c’est selon le temps qu’il met à faire sa ronde.

GERTRUDE.

Bien, merci. (Champagne sort.) Pour prix d’un sacrifice qui dure depuis douze ans, et dont les douleurs ne peuvent être comprises