Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/410

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PAULINE, à Gertrude.

Le docteur sait tout…

GERTRUDE.

Ah !

PAULINE, elle remet le mouchoir et la clef dans la poche de Gertrude, pendant que Gertrude regarde Vernon qui cause avec le général.

Éloignez-le, car il est capable de dire tout ce qu’il sait à mon père, et il faut au moins sauver Ferdinand…

GERTRUDE, à part.

Elle a raison ! (Haut.) Docteur, on vient de me dire que François, un de nos meilleurs ouvriers, est tombé malade hier ; on ne l’a pas vu ce matin, vous devriez bien l’aller visiter…

LE GÉNÉRAL.

François ! Oh ! vas-y, Vernon…

VERNON.

Ne demeure-t-il pas au Pré-l’Évêque ?… (À part.) À plus de trois lieues d’ici…

LE GÉNÉRAL.

Tu ne crains rien pour Pauline ?

VERNON.

C’est une simple attaque de nerfs.

GERTRUDE.

Oh ! je puis, n’est-ce pas docteur, je puis vous remplacer sans danger ?…

VERNON.

Oui, Madame. (Au général.) Je gage que François est malade comme moi !… On me trouve trop clairvoyant, et l’on me donne une mission…

LE GÉNÉRAL, s’emportant.

Qui ?… Qu’est-ce que tu veux dire ?…

VERNON.

Allez-vous vous emporter encore ?… Du calme, mon vieil ami, ou vous vous prépareriez des remords éternels…

LE GÉNÉRAL.

Des remords…

VERNON.

Amuse le tapis, je reviens.

LE GÉNÉRAL.

Mais…

GERTRUDE, à Pauline.

Eh bien ! comment te sens-tu, mon petit ange ?