Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/414

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mariage général, est une affaire en même temps que l’effet d’un sentiment.

LE GÉNÉRAL.

Pardonnez-moi, Godard, je suis un peu vif, vous le savez ?

PAULINE, à Godard.

Monsieur… (À part.) Oh ! quelles souffrances… Monsieur, pourquoi les pauvres jeunes filles…

GODARD.

Pauvre !… non, non, Mademoiselle, vous avez quatre cent mille francs…

PAULINE.

Pourquoi de faible jeunes filles…

GODARD.

Faibles ?

PAULINE.

Allons, d’innocentes jeunes personnes ne s’inquiéteraient-elles pas un peu du caractère de celui qui se présente pour devenir leur seigneur et maître. Si vous m’aimez, vous punirez vous ?… me punirez-vous ?… d’avoir fait une épreuve.

GODARD.

Ah ! vu comme cela…

LE GÉNÉRAL.

Oh ! les femmes ! les femmes !…

GODARD.

Oh ! vous pouvez bien dire aussi : Les filles ! les filles !

LE GÉNÉRAL.

Oui. Allons, décidément la mienne a plus d’esprit que son père.


Scène XVII.

Les mêmes, GERTRUDE, NAPOLÉON.
GERTRUDE.

Eh bien monsieur Godard ?

GODARD.

Ah ! Madame ! ah ! général ! je suis au comble du bonheur, et mon rêve est accompli ! Entrer dans une famille comme la vôtre. Moi… ah ! Madame ! ah ! général ! ah ! Mademoiselle ! (À part.) Je veux pénétrer ce mystère, car elle m’aime très peu.