Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 12.djvu/130

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moindres caprices y commandant, y décommandant les résolutions les plus graves. Le fait du dîner s’est, vous comprenez, renouvelé dans mille occasions et dans un ordre de choses importantes ! Mais sans les fantaisies de sa femme, du Bruel serait encore de Cursy, un vaudevilliste parmi cinq cents vaudevillistes ; tandis qu’il est à la Chambre des Pairs…


— Vous changerez les noms, j’espère ! dit Nathan à madame de la Baudraye.

— Je le crois bien, je n’ai mis que pour vous les noms aux masques. Mon cher Nathan, dit-elle à l’oreille du poète, je sais un autre ménage où c’est la femme qui est du Bruel.

— Et le dénoûment ? demanda Lousteau qui revint au moment où madame de la Baudraye achevait la lecture de sa nouvelle.

— Je ne crois pas aux dénoûments, dit madame de la Baudraye, il faut en faire quelques-uns de beaux pour montrer que l’art est aussi fort que le hasard ; mais, mon cher, on ne relit une œuvre que pour ses détails.

— Mais il y a un dénoûment, dit Nathan.

— Eh ! lequel ? demanda madame de la Baudraye.

— La marquise de Rochefide est folle de Charles-Édouard. Mon récit avait piqué sa curiosité.

— Oh ! la malheureuse ! s’écria madame de la Baudraye.

— Pas si malheureuse ! dit Nathan, car Maxime de Trailles et la Palferine ont brouillé le marquis avec madame Schontz et vont raccommoder Arthur et Béatrix. (Voyez Béatrix, Scènes de la Vie Privée.)

1839-1845