Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 12.djvu/414

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De Marsay, prié par plusieurs personnes à qui cette aventure était inconnue, raconta le procès, en disant que les cinq inconnus étaient des escogriffes de la Police générale de l’Empire, chargés d’anéantir des ballots d’imprimés que le comte de Gondreville était venu précisément brûler en croyant l’Empire affermi. — Je soupçonne Fouché, dit-il, d’y avoir fait chercher en même temps des preuves de la correspondance de Gondreville et de Louis XVIII, avec lequel il s’est toujours entendu, même pendant la Terreur. Mais, dans cette épouvantable affaire, il y a eu de la passion de la part de l’agent principal, qui vit encore, un de ces grands hommes subalternes qu’on ne remplace jamais, et qui s’est fait remarquer par des tours de force étonnants. Il paraît que mademoiselle de Cinq-Cygne l’avait maltraité quand il était venu pour arrêter les Simeuse. Ainsi, madame, vous avez le secret de l’affaire ; vous pourrez l’expliquer à la marquise de Cinq-Cygne, et lui faire comprendre pourquoi Louis XVIII a gardé le silence.

Paris, janvier 1841.