PREMIÈRE PARTIE.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
MÉDITATION I.
LE SUJET.
Physiologie, que me veux-tu ?
Ton but est-il de nous démontrer que le mariage unit, pour toute la vie, deux êtres qui ne se connaissent pas ?
Que la vie est dans la passion, et qu’aucune passion ne résiste au mariage ?
Que le mariage est une institution nécessaire au maintien des sociétés, mais qu’il est contraire aux lois de la nature ?
Que le divorce, cet admirable palliatif aux maux du mariage, sera unanimement redemandé ?
Que, malgré tous ses inconvénients, le mariage est la source première de la propriété ?
Qu’il offre d’incalculables gages de sécurité aux gouvernements ?
Qu’il y a quelque chose de touchant dans l’association de deux êtres pour supporter les peines de la vie ?
Qu’il y a quelque chose de ridicule à vouloir qu’une même pensée dirige deux volontés ?
Que la femme est traitée en esclave ?
Qu’il n’y a pas de mariages entièrement heureux ?
Que le mariage est gros de crimes, et que les assassinats connus ne sont pas les pires ?
Que la fidélité est impossible, au moins à l’homme ?
Qu’une expertise, si elle pouvait s’établir, prouverait plus de troubles que de sécurité dans la transmission patrimoniale des propriétés ?