Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 16.djvu/522

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voilà qui est particulier. (Haut.) Cela est possible, ma chère, mais je ne donnerais pas mon chien à soigner aux médecins qui écrivent.

FEMME À. (Interrompant son mari.) Cela est injuste ; je connais des gens qui ont cinq à six places, et en qui le gouvernement paraît avoir assez de confiance ; d’ailleurs, il est plaisant, monsieur À., que ce soit vous qui disiez cela, vous qui faites le plus grand cas du docteur M…

MARI À. (À part.) Plus de doute.



LA FALLACIEUSE.


UN MARI. (Rentrant chez lui.) Ma chère, nous sommes invités par madame de Fischtaminel au concert qu’elle donnera mardi prochain. Je comptais y aller pour parler au jeune cousin du ministre qui devait y chanter ; mais il est allé à Frouville, chez sa tante. Que prétends-tu faire ?…

LA FEMME. Mais les concerts m’ennuient à la mort !… Il faut rester clouée sur une chaise des heures entières sans rien dire… Tu sais bien d’ailleurs que nous dînons ce jour-là chez ma mère, et qu’il nous est impossible de manquer à lui souhaiter sa fête.

LE MARI. (Négligemment.) Ah ! c’est vrai.

(Trois jours après.)


LE MARI. (En se couchant.) Tu ne sais pas, mon ange ? Demain, je te laisserai chez ta mère, parce que le comte est revenu de Frouville, et qu’il sera chez madame de Fischtaminel.

LA FEMME. (Vivement.) Mais pourquoi irais-tu donc tout seul ? Voyez un peu, moi qui adore la musique !



LA SOURICIÈRE À DÉTENTE.


LA FEMME. Pourquoi vous en allez-vous donc de si bonne heure ce soir ?…

LE MARI. (Mystérieusement.) Ah ! c’est pour une affaire d’autant plus douloureuse, que je ne vois vraiment pas comment je vais faire pour l’arranger !…

LA FEMME. De quoi s’agit-il donc ? Adolphe, tu es un monstre si tu ne me dis pas ce que tu vas faire…

LE MARI. Ma chère, cet étourdi de Prosper Magnan a un duel