sept ou huit moyens principaux qui composent l’astrologie judiciaire. Mais il en est des sciences occultes comme de tant d’effets naturels repoussés par les esprits forts ou par les philosophes matérialistes, c’est-à-dire ceux qui s’en tiennent uniquement aux faits visibles, solides, aux résultats de la cornue ou des balances de la physique et de la chimie modernes ; ces sciences subsistent, elles continuent leur marche, sans progrès d’ailleurs, car depuis environ deux siècles la culture en est abandonnée par les esprits d’élite.
En ne regardant que le côté possible de la divination, croire que les événements antérieurs de la vie d’un homme, que les secrets connus de lui seul peuvent être immédiatement représentés par des cartes qu’il mêle, qu’il coupe et que le diseur d’horoscope divise en paquets d’après des lois mystérieuses, c’est l’absurde ; mais c’est l’absurde qui condamnait la vapeur, qui condamne encore la navigation aérienne, qui condamnait les inventions de la poudre et de l’imprimerie, celle des lunettes, de la gravure, et la dernière grande découverte, la daguerréotypie. Si quelqu’un fût venu dire à Napoléon qu’un édifice et qu’un homme sont incessamment et à toute heure représentés par une image dans l’atmosphère, que tous les objets existants y ont un spectre saisissable, perceptible, il aurait logé cet homme à Charenton, comme Richelieu logea Salomon de Caux à Bicêtre, lorsque le martyr normand lui apporta l’immense conquête de la navigation à vapeur. Et c’est là cependant ce que Daguerre a prouvé par sa découverte. Eh bien ! si Dieu a imprimé, pour certains yeux clairvoyants, la destinée de chaque homme dans sa physionomie, en prenant ce mot comme l’expression totale du corps, pourquoi la main ne résumerait-elle pas la physionomie, puisque la main est l’action humaine tout entière et son seul moyen de manifestation ? De là la chiromancie. La société n’imite-t-elle pas Dieu ? Prédire à un homme les événements de sa vie à l’aspect de sa main, n’est pas un fait plus extraordinaire chez celui qui a reçu les facultés du Voyant, que le fait de dire à un soldat qu’il se battra, à un avocat qu’il parlera, à un cordonnier qu’il fera des souliers ou des bottes, à un cultivateur qu’il fumera la terre et la labourera. Choisissons un exemple frappant. Le génie est tellement visible en l’homme, qu’en se promenant à Paris, les gens les plus ignorants devinent un grand artiste quand il passe. C’est comme un soleil moral dont les rayons colorent tout à son passage. Un imbécile ne se reconnaît-il pas immédiatement par des impressions