Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/131

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Vous réfléchirez à cela, c’est un sujet perpétuel de défiance. D’abord, songez que la mort exerce des ravages d’une manière effrayante sur cette classe ignorée : ses mœurs, ses habitudes, les maladies auxquelles elle est en proie, le défaut d’une nourriture saine, le manque de soins, l’usage des liqueurs, et tant d’autres passions, énervent et consument incessamment cette caste de Parias : la mort les décime. Ces gens-là, de même que telle petite-maîtresse, car les extrêmes se touchent, vivent un an par jour.

Ensuite la police parisienne a un besoin perpétuel d’agens secrets qui connaissent bien les ruses des voleurs, leurs détours ; qui puissent en saisir le ton, les allures, le langage ; il lui faut des coupe-jarrets, qui aient une sorte de science infuse avec la vie, pour aller dans les bois s’affilier aux voleurs de grand chemin et les découvrir, pour jouer des rôles de tous genres et dans tous les états. Cette armée, dont le sieur Vidocq est le général, peut passer pour les Invali-