Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/237

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pleine de lait qu’une cuisinière retire du feu, lorsque les créanciers virent l’air impassible du notaire.

« Messieurs, leur dit-il, je vois avec peine que vous n’êtes pas sages ; vous compromettez vos créances. Songez bien à ne pas me causer la moindre peine ; je suis délicat, d’une complexion faible, et le chagrin me rend malade. Si vous détruisez ma santé ou ma réputation, vous perdez tout ; si, au contraire, vous avez pour moi des attentions particulières, si vous prenez garde à ce que rien ne me choque, et que vous me fassiez vivre tranquillement, avant trois ou quatre ans, cinq ans au plus, vous aurez tout reçu, intérêt principal : vous voyez que c’est avoir de la conscience. Aussi j’imagine que vous consulterez mes goûts, mes fantaisies, mes plaisirs : que vous, monsieur un tel, vous m’enverrez des bourriches du Mans ; vous, Monsieur X., vous m’inviterez à vos fêtes. Oui, Monsieur ; car une jaunisse, un choléra-mor-