Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/24

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En effet, reconnaissons au moins dans l’homme social une sorte d’horreur pour le vol, et, dans cette hypothèse, admettons de longs combats, un besoin cruel, de progressifs remords, avant que la conscience n’éteigne sa voix ; et, si le combat a eu lieu, que de désirs contraints, que d’affreuses nécessités, quelles peines n’aperçoit-on pas entre l’innocence et le vol !

La plupart des voleurs ne manquent pas d’esprit, d’éducation ; ils ont failli par degrés, sont tombés, par suite de malheurs oubliés du monde, de leur splendeur à leur misère, en conservant leurs habitudes et leurs besoins. Des valets intelligens vivent sans fortune en présence des richesses, tandis que d’autres se laissent dominer par les passions, le jeu, l’amour, et succombent au désir d’acquérir l’aisance pour toute la vie, et cela d’un seul coup, en un moment.