Page:Balzac - Contes drolatiques.djvu/429

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Gustave Doré Contes drolatiques page 401


IV


comment virvoucha si druement la morisque de la rue chaulde, que a grant poine feut-elle arse et cuicte vifve a l’encontre de l’enfer.


Cecy feut escript au mois de may de l’an 1360, en manière de testament.


Mon trez chier et bien aymé fils, alors que il te sera loysible lire cecy, ie seray, moy ton père, couchié dans la tombe, implourant tes prières et te suppliant de te conduire en la vie ainsy qu’il te sera commandé par ce rescript légué pour le saige gouvernement de ta famille, ton heur et seureté ; car i’ay faict cecy en ung temps où i’avoys mon sens et entendement encores frappez d’hier par la souveraine iniustice des hommes. En mon aage viril, i’eus la grant ambition de m’élever dans l’Ecclise et y atteindre aux plus haultes dignitez, pour ce que nulle vie ne me sembloyt plus belle. Ores, en ce grave pensier, i’apprins à lire et à escribre ; puis, à grant poine, devins en estat de me mettre en clergie. Mais, pour ce que ie n’avoys nulle protection, ni saiges advis pour faire ma traisnée, i’eus l’engin de me prouposer à ceste fin d’estre escripvain, tabellion, rubricquateur du