Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/171

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je le pense votre fils, un jeune homme qui rendrait fières toutes les familles, et dont le mérite est incontestable, courtise Céleste dans des vues honorables, vous ne sauriez rien faire de mieux pour vous concilier l’éternelle reconnaissance de Thuillier que de le proposer aux suffrages de nos concitoyens. Quant à moi, nouveau venu dans le quartier, malgré l’influence que m’y donne quelque bien fait dans les classes pauvres, je pouvais prendre sur moi cette démarche, mais servir les pauvres gens vaut peu de crédit sur les plus forts imposés, et d’ailleurs la modestie de ma vie s’accommoderait peu de cet éclat. Je me suis consacré, Môsieur, au service des petits comme feu le conseiller Popinot, homme sublime, comme vous le disiez, et si je n’avais pas une destinée en quelque sorte religieuse et qui s’accommode peu des obligations du mariage, mon goût, ma seconde vocation serait pour le service de Dieu, pour l’Église… Je ne fais pas de tapage, comme font les faux philanthropes. Je n’écris pas, j’agis, car je suis un homme voué tout bonnement à la charité chrétienne… J’ai