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PREFACE.


tant de rabatu sur la réputation de ces Messieurs, je ne leur dois pas être fort redoutable : en tout cas le Pays des Fables est assez vaste pour pouvoir s’y établir sans crainte de nuire aux autres.

Lors même qu’on possede les Langues & l’Histoire, il est tres-dangereux de s'entêter de quelque chimere & de quelque systême particulier, qui au lieu de servir à expliquer les Fables, en fait inventer de nouvelles ; & c'est là l’écueil où ont échoué nos meilleurs Auteurs. L’un entêté de ses Phéniciens, les trouve par tout, & cherche dans les équivoques fréquentes de leur Langue, le dénouëment de toutes les Fables ; l'autre charmé de l'antiquité de ses Egyptiens, les regarde comme les Peres de la Théologie & de la Religion des Grecs, & croit trouver l'explication de leurs Fables dans les interprétations capricieuses de quelques Hyeroglifes obscurs : d'autres appercevans dans la Bible quelques vestiges