Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 2.djvu/342

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deux. Je n’en aime qu’une. Vellini n’a que les souvenirs, mais toi, tu as l’amour !

— Tant pis ! alors, — dit-elle sans amertume, se levant toute droite dans les bras de Ryno, inexorable comme la Justice, triste comme le dernier mot du Destin. — Il vaudrait mieux qu’elle eût tout, elle… Vous seriez heureux, et vous pourriez m’oublier, moi qui n’ai pas de souvenirs de dix ans pour vous captiver ! Vous ne souffririez pas comme je souffre. Vous ne sauriez pas comme je souffre. Vous ne sauriez pas à votre tour ce que c’est que l’amour sans l’espoir et sans la confiance, car, Ryno, je ne vous crois plus !