Page:Barbey d’Aurevilly - À côté de la grande histoire, 1906.djvu/248

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y eût à cette monarchie à trois pouvoirs que les hommes de milieu, les modérés de ce temps, voulaient déjà faire succéder à cette monarchie de droit divin, noyée dans le sang de Louis XVI. Plus tard, quand fut fini le magnifique épisode de l’Empire qui, tout le temps qu’il dura, sut fort bien se passer, lui, de vos petites combinaisons et ne connut d’équilibre que celui qu’il fit perdre à toute l’Europe, le Royalisme de la Restauration recommença ce que le Royalisme d’après Thermidor avait fait ; comme aujourd’hui, dans l’effroyable situation où la révolution, la guerre, tous les malheurs et toutes les anarchies ont mis la France, il est prêt à le recommencer encore !  !  !

Et l’auteur du livre que voici, et qui a bien choisi son moment pour le publier, l’a montré avec une évidence que personne ne sera tenté de nier. Il l’a montré d’après les faits et aussi d’après les hommes qui les jugèrent, ces faits, ou qui se mesurèrent avec ces faits pour en être vaincus et terrassés. Mallet-Dupan, dans lequel Thureau-Dangin a appris son latin politique et qui tient plus de place que Thureau-Dangin lui-même dans le livre de Thureau-Dangin ; Mallet-Dupan mourut à la peine d’une besogne impossible. Déjà Mirabeau en était mort avant lui. Cet homme, au fond de juste milieu, quand les passions n’en faisaient pas un homme d’extrémité, avait, comme il disait, emporté dans la tombe les débris d’une monarchie dont il voulait sauver le dernier des lambeaux qu’il