Page:Barbey d’Aurevilly - À côté de la grande histoire, 1906.djvu/60

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gnies voient l’homme de lettres à côté des seigneurs et des hommes les plus élégants de la cour. Délicieuse petite faiblesse, qui venge les vaincus des révolutions ! Est-ce que madame de Sévigné n’avait pas trouvé Louis XIV un très grand roi parce qu’il avait dansé avec elle ? Figurez-vous donc ce que diraient les dames Cornuel du XIXe siècle, si elles allaient jusqu’à se persuader, à distance, qu’elles auraient pu avoir une seule chance de figurer dans le royal quadrille avec madame de Sévigné ?…

Très certainement nous nous attendions à un coup d’œil plus mâle, plus haut, plus désintéressé, surtout, jeté sur le XVIIe siècle par un homme comme Paulin Paris à travers les Historiettes de Tallemant des Réaux. En vain manque-t-il de discernement et de finesse, Tallemant n’est pas seulement près de la rampe, il l’a franchie. On lui a permis de s’asseoir parmi les marquis dont se plaignait Molière,

Et dont le large dos morguait les spectateurs.


Là, il voit bien, parce qu’il est bien placé. Son livre, comme une grande quantité de mémoires de ce temps, nous révèle beaucoup de choses curieuses et, quoique dégoûtantes, utiles. Si nous le tenons pour ignoble, la faute n’en est point à la vérité des renseignements, et à des aveux flétrissants pour cette époque où la corruption n’était encore que la glande du cancer qui allait s’ouvrir. Non ! la faute en est exclusivement