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CXVIII


À toujours attendre, toujours attendre, le mois d’août était arrivé. C’est un mois où les nuits sont si belles, si pleines du baume de toutes les fleurs, qu’au sein même des villes — ces bassins de marbre comblés d’immondices — ces belles nuits d’août ont un charme et un parfum encore. La lune alors, cette douce âme du ciel, semble répandre plus de lumière que dans les autres mois de l’année ; elle paraît jeter à tous les objets une écume argentée et les franger d’une nacre humide.