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CHAPITRE XIII

Mme SWETCHINE[1]




I


Voici une nouvelle édition de Mme Swetchine. Les premières étaient épuisées. Le succès de ces quelques pages avait été complet, car, au fond, ce n’est pas plus que quelques pages. Légères malgré leur sérieux, gracieuses comme le monde l’entend et presque mystiques comme l’Église l’approuve, elles s’étaient lestement envolées de chez l’éditeur.

C’était un succès. Elles étaient précédées d’une histoire de M. le Comte de Falloux, de l’Académie française, qui nous y apprenait ce que c’était que Mme Swetchine, dont le nom, avant sa mort, avait parfois frappé le public français, écrit souvent dans des livres où c’était un honneur pour un nom de briller, en passant sous le rayon d’une bienveillante épithète. Selon nous, M. de Falloux nous l’a trop appris.

Son amitié très-noble et son admiration très-profonde pour Mme Swetchine l’ont entraîné, et on le conçoit. Mais il est regrettable et il était inutile qu’il ajoutât tout un volume qui paraît très-gros, — au volume de Mme Swetchine, qui paraît très-petit, — quoiqu’ils aient

  1. Sa Vie et ses Œuvres. — Chez Didier.