Page:Barbey d’Aurevilly - Poussières.djvu/57

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Je ferais souffrir aux âmes
Mille bons tourments,
Et je vengerais les femmes
De tous leurs fripons d’amants ;

Et sans l’éventail qui cache
Deux beaux yeux moqueurs,
Je rirais, sur leur moustache,
De leur flamme et de leurs pleurs ;

Et je passerais ma vie
À les désoler,
Et je serais si jolie
Qu’il leur faudrait bien m’aimer !

Et puis, si d’aimer l’envie
Un jour me prenait,
Je n’aurais de fantaisie
Que pour celui qui dirait :

« Si comme toi j’étais faite
Pour donner la loi,
Je serais une coquette,
Plus coquette encor que toi ! »