Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/122

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Au milieu des corps morts qui l’entourent partout.

Hélas ! Hélas ! La foi de ce sol est bannie,
La foi n’a plus d’accent pour parler au génie,
Plus de voix pour lui dire, en lui prenant la main :
Bâtis-nous vers le ciel un immortel chemin.
La foi, source féconde, en sublime rosée
Ne peut plus retomber sur cette terre usée,
Et remuant la pierre au fond de ses caveaux,
Faire jaillir le marbre en milliers de faisceaux :
La foi ne pousse plus de sublimes colonnes,
Plus de dômes d’airain, plus de triples couronnes,
Plus de parvis immense, à faire mille pas,
Plus de large croix grecque étalant ses longs bras,
Plus de ces grands christs d’or au fond des basiliques
Penchant sur les mortels leurs regards angéliques,
Plus d’artistes brûlants, plus d’hommes primitifs
Ébauchant leur croyance en traits secs et naïfs,
De pieux ouvriers s’en allant par les villes
Travailler sur les murs comme des mains serviles,