Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/131

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Laisse tomber la tête en suivant son chemin,
Où l’on n’entend au loin sous les herbes brûlantes
Que les cris répétés des cigales bruyantes,
L’heure où le ciel est rouge, où le cyprès est noir,
Et Rome en son désert encor superbe à voir…
À cette heure, j’étais sur un monceau de briques,
Et, le dos appuyé contre des murs antiques,
Je regardais, de là, s’étendre devant moi
La vieille majesté des champs du peuple roi ;
Et rien ne parlait haut comme le grand silence
Qui dominait alors cette ruine immense,
Rien ne m’allait au cœur comme ces murs pendants,
Ces terrains sillonnés de mâles accidents,
Et la mélancolie empreinte en cette terre
Qui ne saurait trouver son égale en misère.

Sublime paysage à ravir le pinceau !
Le Colysée avait tout le fond du tableau !
Le monstre, de son orbe envahissant l’espace,
Foulait de tout son poids la terre jaune et grasse ;