Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/18

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Pâles, suant la peur, et la main aux oreilles,
          Accroupis derrière un rideau.


III


C’est que la liberté n’est pas une comtesse
          Du noble faubourg Saint-Germain,
Une femme qu’un cri fait tomber en faiblesse,
          Qui met du blanc et du carmin :
C’est une forte femme aux puissantes mamelles,
          À la voix rauque, aux durs appas,
Qui, du brun sur la peau, du feu dans les prunelles,
          Agile et marchant à grands pas,
Se plaît aux cris du peuple, aux sanglantes mêlées,
          Aux longs roulements des tambours,
À l’odeur de la poudre, aux lointaines volées
          Des cloches et des canons sourds ;
Qui ne prend ses amours que dans la populace,
          Qui ne prête son large flanc