Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/211

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Vous avez aussitôt montré ma rue obscure
À l’œil louche et sanglant de l’ignoble luxure.

Moi j’étais riche, mais une divinité
Qui foule tant de cœurs sous son pied argenté,
La froide convenance à l’œil terne et sans larmes,
Passant par mon logis et me trouvant des charmes,
Me jeta dans les bras d’un homme sans amour ;
Un autre avait mon cœur, on le sut trop un jour.
De là ma chute immense, effrayante, profonde,
Chute dont rien ne peut me relever au monde,
Ni pleurs ni repentirs. — une fois descendus
Dans la fange du mal, les pieds n’en sortent plus.
Malheur en ce pays aux pauvres Madeleines.
Bien peu d’êtres, hélas ! Dans nos villes chrétiennes,
Osent prendre pitié de leurs longues douleurs,
Et leur tendre la main pour essuyer leurs pleurs.

Et moi, mes sœurs, et moi, ce n’est pas l’adultère
Et son dur châtiment qui firent ma misère,